
« Charles » (nom modifié) est un avocat à la retraite dans la soixantaine. Depuis près de trois ans, il vivait avec un problème étrange et tenace : la plante de son pied droit était engourdie, comme s’il marchait sur un petit caillou coincé dans sa chaussure.
Il aime rester actif, surtout en randonnée, mais chaque pas lui rappelait que quelque chose n’allait pas.
Un podiatre lui a parlé de « syndrome de la plaque plantaire » et a prescrit des anti-inflammatoires et des orthèses. Les médicaments ont aidé un peu, mais l’engourdissement n’a jamais vraiment changé. Avec le temps, cela a commencé à limiter les activités qu’il aimait le plus.
Une nouvelle douleur sur un vieux problème
Après une randonnée plus intense, une nouvelle douleur est apparue à l’avant du même pied, entre le 3e et le 4e orteil. La marche est devenue inconfortable, avec une douleur allant jusqu’à 5/10. Une courte cure de Naproxen a calmé le tout, mais la combinaison d’un engourdissement ancien et d’une douleur récente au pied l’a amené en ostéopathie.
Lors de la première consultation, nous avons fait ce que fait l’ostéopathe : écouter attentivement l’histoire, poser des questions précises, puis observer comment le corps bouge dans son ensemble.
Ce que les examens ont révélé
Charles avait aussi des antécédents de lombalgies. Une IRM de sa colonne lombaire montrait une discopathie et une petite hernie discale en L5-S1, la jonction entre les vertèbres lombaires et le sacrum. C’est une zone clé pour les nerfs qui descendent dans la jambe et le pied.
À l’examen ostéopathique, plusieurs éléments ressortaient :
Autrement dit, le problème n’était pas « seulement dans le pied ». Des tensions mécaniques et tissulaires existaient tout au long de la chaîne, du bas du dos jusqu’au pied.
L’approche ostéopathique
Le traitement s’est concentré sur trois zones principales :
Nous avons aussi discuté de ses orthèses, anciennes et à réévaluer. Le plan consistait à poursuivre les traitements, analyser le futur examen de conduction nerveuse, puis décider ensemble d’actualiser les orthèses ou, éventuellement, d’essayer une période sans.
L’évolution
Après plusieurs séances :
C’est typique des situations complexes et anciennes : la douleur se calme souvent plus vite que les symptômes nerveux (engourdissement, fourmillements), qui demandent plus de temps et parfois des examens complémentaires. Dans son cas, un test de conduction nerveuse a été prévu pour préciser l’atteinte éventuelle du nerf.
Ce que vous pouvez retenir
Ce cas illustre plusieurs principes de l’ostéopathie :
Si vous souffrez d’un engourdissement persistant du pied, de douleurs de l’avant-pied ou de lombalgies, une évaluation ostéopathique peut aider à comprendre les liens entre ces zones et à rétablir un meilleur équilibre. Dans certains cas, nous travaillons en collaboration avec votre médecin de famille, votre podiatre ou d’autres spécialistes.
Chaque situation est unique, mais l’objectif reste le même : diminuer la douleur, améliorer la fonction et vous permettre de reprendre les activités qui comptent pour vous.